Pascal et Sylvain Choquette

Un matin de juillet, nous étions sur la route sinueuse nous menant à l’Abattoir Choquette. Les vergers se succédaient et l’horizon laissait planer le mystère par la présence d’une dense brume. Arrivée à destination, une montagne se dessinait dans le paysage alors que le soleil gagnait sa bataille contre le brouillard matinal. « C’est le mont Yamaska », nous a précisé Pascal Choquette en pointant le sommet derrière sa terre.

Passion et distinction

La montagne a été témoin du labeur des trois générations de Choquette. Roméo Choquette, le premier à s’installer sur cette terre de Saint-Paul-d’Abbotsford en Montérégie a ensuite légué une parcelle à son fils André dont l’intérêt pour l’élevage de dindon s’est manifesté dès son plus jeune âge. À 16 ans, André Choquette s’est procuré des dindons qu’il élevait pour occuper son temps. Ce loisir s’est progressivement transformé en métier puisque, de fil en aiguille, il a construit son premier poulailler sur cette terre familiale où il a plus tard érigé sa maison juste à côté. C’est en 1960 qu’il y a bâti l’abattoir pour répondre à la demande grandissante pour ses dindons. À l’époque, le bouche-à-oreille avait amené une certaine popularité à la ferme des Choquette qui vendait déjà à plusieurs particuliers et à des boucheries de Montréal.

Aujourd’hui, ce sont Pascal et Sylvain Choquette, deux des six fils d’André qui ont repris l’entreprise familiale spécialisée dans l’élevage et l’abattage de dindons ainsi que dans la culture de maïs. Les deux frères ricaneurs se complètent bien lorsqu’il est question de boulot. Sylvain prend en charge tout ce qui a trait aux opérations de l’abattoir et la plupart des tâches liées à l’élevage des dindons.

De son côté, Pascal met à profit ses connaissances en gestion, acquises lors des années à œuvrer comme comptable et veille donc aux finances de l’entreprise en plus des relations avec les fournisseurs, la vente et la distribution des produits. En ce qui concerne le maïs, « Pascal sème et Sylvain récolte », nous confient les deux frères en riant et en échangeant un regard complice.

L’abattoir des Choquette a beaucoup changé depuis ses débuts puisqu’il a évolué avec les années au rythme des changements de réglementation, mais aussi pour répondre à la demande croissante de dindon. Le resserrement des lois gouvernementales a d’abord obligé la famille Choquette à revoir ses installations en 1977 et en 1999, une seconde vague de modernisation lui a permis d’améliorer les opérations. En 2010, un changement de la législation des normes du bâtiment a, une fois de plus, obligé les Choquette à investir dans leur entreprise. Ils ont donc saisi cette occasion pour revoir leur modèle d’affaires et développer la vente en gros en plus du commerce de détail. Cette initiative a sans aucun doute porté ses fruits, car en 2015 ils ont dû se replonger dans des travaux de construction pour agrandir la zone de réfrigération et la boutique.

Abattoir Choquette est en activité environ une fois par mois à l’exception des périodes fortes comme Noël et l’Action de grâce. Les frères qualifient leur travail de saisonnier comme ils arrivent à tout gérer à eux deux sauf pour ces moments de l’année où ils doivent faire appel à une équipe d’opération pour leur permettre de produire jusqu’à 700 dindons éviscérés par jour. Selon eux, leur système de refroidissement à l’air constitue une valeur ajoutée à leurs produits en offrant une viande plus goûteuse étant donné que les saveurs de la chair ne sont pas altérées par l’eau. Pour des raisons de biosécurité, les frères Choquette n’abattent que leurs oiseaux et seulement une partie d’entre eux tandis que la balance est envoyée à un abattoir de plus grande envergure.

Les frères Choquette n’ont pas la prétention de faire compétition aux gros abattoirs. Ils préfèrent rester plus petit, mais bien exécuter chacun des volets de leur entreprise. Ils ont soif de défis et choisissent de ne relever ceux-ci que conformément à ce que leur père leur a inculqué, c’est-à-dire « faire les choses comme il le faut ou ne rien entreprendre ».

En ce qui concerne leur vision d’avenir, ceux-ci souhaitent développer davantage leur commerce de détail. Pour ce faire, ils travaillent présentement sur le remaniement de leur image de marque et leurs communications se feront bientôt sous le nom de Dindons Choquette pour interpeller davantage les consommateurs. À plus long terme, ils ont espoir que certains de leurs fils — Sylvain a quatre garçons (Frédéric, Marc-André, Julien et William) et Pascal en a deux (Benoit et Olivier) — veulent prendre la relève de l’abattoir et perpétuer le métier d’aviculteur pour une troisième génération.

Au moment de quitter les frères Choquette, le soleil brillait au sommet de la montagne et les champs de maïs s’en régalaient. Nous laissions derrière nous deux hommes passionnés par l’élevage de dindon qui ont à cœur de faire progresser l’entreprise que leur a léguée leur père. Les frères sont bien connus dans leur région pour leurs hauts standards de qualité, nous avons le sentiment que de plus en plus de fervents de dindon se tourneront vers l’Abattoir Choquette.

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